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		 18 octobre 2010 
				Poussière dans le milieu intergalactique 
					Observation avec l'instrument SPIRE 
				Les galaxies sont composées d'étoiles, de gaz et de poussière. Ces deux derniers ingrédients forment le milieu interstellaire qui remplit le quasi-vide entre les étoiles. Que compose alors le quasi-vide entre les galaxies, ce qu'on appelle le milieu intergalactique ? 
 La poussière interstellaire est une phase incontournable du milieu interstellaire des galaxies. Certes elle n’en constitue en général que moins d’1% en masse, mais elle émet au moins le tiers de la luminosité totale des galaxies. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’émission des poussières est autant étudiée, puisqu’une telle luminosité doit être riche d’enseignements sur la galaxie hôte. 
 Mais depuis que nous observons l’univers en infrarouge, une question  reste sans réponse : y a-t-il de la poussière en dehors des galaxies ?  La question peut paraître surprenante mais elle ne l’est pas tant que  cela puisque la poussière est intimement mélangée au gaz dans les  galaxies et que de grandes quantités de gaz sont observées en dehors des  galaxies. Elle n’est par ailleurs pas anecdotique puisque la présence  de poussière dans le milieu intergalactique a évidemment des  conséquences sur sa transparence et donc sur notre mesure de la  luminosité des objets les plus lointains de l’Univers, ceux qui nous  permettent de contraindre sa structure.  
						
						Images à 350 et 500 µm de l’émission étendue autour de la galaxie Messier 82. Superposés à ces images les auteurs ont indiqué en contour, à gauche l’émission du gaz ionisé, lié au vent galactique, et à droite l’émission du gaz hydrogène atomique neutre. Les régions noires au centre de l’image correspondent à la zone où se trouve l’émission de la galaxie elle-même. En mesurant la luminosité de ces structures étendues, les auteurs ont constaté que pratiquement le quart de la luminosité infrarouge de Messier 81 est émis non par la galaxie elle-même et ses régions de formation stellaire, mais par ce halo de poussière. Grâce aux mesures entre 250 et 500 µm, il est possible de remonter de la luminosité à la température et à la masse de la poussière présente dans le halo. Cette  analyse amène à la conclusion que près du quart de la masse   totale de  poussière de Messier 82 se trouve désormais dans son halo, et   non plus  dans le disque ou elle s’est vraisemblablement formée. La   disposition du  halo de poussière vis-à-vis du vent galactique (gaz   ionisé sur la  figure 2) ou du halo atomique (gaz neutre sur la figure   2), ainsi que la  température mesurée excluent assez nettement que la   poussière ait été  emportée par le vent galactique. Il est plus   raisonnable de penser que  gaz neutre et poussière ont été arrachés du   disque de Messier 82 par les  forces de marée générées par l’interaction   gravitationnelle avec  Messier 81. 
 En savoir plus: L'article de référence du programme publié dans la Special Issue d'Astronomy & Astrophysics #43 - Màj : 18/10/2010
			 
			
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| ≈ 100 Md d'étoiles | |
| 100000 années lumières | |
| 100 Md 
                  x  la masse du soleil  | 
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| Age | Univers : 13,7 Md d'années | 
 
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