Le télescope spatial Herschel est dédié à l'observation de l'Univers dans le domaine infrarouge et submillimétrique. Ce domaine de lumières invisibles permet de "voir" des petites quantités d'énergies émises que nos yeux ne peuvent détecter. Cela permet par exemple de trouver des réservoirs de gaz au sein de zones opaques dans le ciel. Ces zones sont opaques parce qu'elles sont froides. En les regardant dans le domaine "infrarouge submillimétrique", elles deviennent brillantes. C'est le cas sur cette photo de G327.3-0.3, une région où se forment des étoiles massives dans la Voie Lactée à 6000 années lumière de la Terre.
À GAUCHE : L’émission des grains de poussière du nuage moléculaire vu par le télescope spatial Spitzer dans l’infrarouge proche. Les étoiles naissent dans un nuage moléculaire où le gaz et la poussière décrivent des structures filamentaires. La zone la plus brillante est très chaude (100 à 1000°C). Les poussières sont chauffées par l’intense rayonnement UV des étoiles massives encore enfouies dans leur cocon de gaz. En dessous, on peut distinguer une zone plus sombre. Elle n’est pas vide, mais elle contient des poussières beaucoup plus froides (10 K ou -260°C). Cette poche est un réservoir de gaz froid, une condensation de gaz et de poussière, dans laquelle naîtront de nouvelles étoiles massives. Pour les détecter, il faut se décaler vers le submillimétrique, un domaine plus sensible aux basses températures et aux faibles énergies.
À DROITE : La même région observée dans le domaine submillimétrique à 450 µm, le domaine dans lequel les objets les plus froids sont détectés. Ce qui est sombre sur l’image infrarouge de Spitzer (à droite) devient brillant dans le submillimétrique. Les zones sombres sont bien des condensations opaques de gaz et de poussière.